VENTE ARTS D'ORIENT DE L'INDE - MANUSCRITS & OBJETS D'ART
Le 14 juin 2023 à 14h00
Salle VV - 3, rue Rossini 75009 Paris
La prochaine vente d’Art d’Orient et de l’Inde, présente de rares et précieuses productions textuelles de l’Espagne à l’Inde.
Manuscrits arabes et persans
La tradition écrite du monde islamique est riche et complexe. La prochaine vente d’Art d’Orient et de l’Inde, le 15 juin, offre de nombreux exemples aussi rares que précieux des productions textuelles de l’Espagne à l’Inde.
Si les premiers corans étaient copiés sur vélin, tels que la page d’un rare coran de petite taille, le papier devient, à partir du Xe siècle, le format de prédilection pour la copie du texte sacré. Au XIIe siècle, la graphie s’éloigne progressivement du coufique anguleux pour un style dit « coufique oriental » propre au Proche-Orient et à l’Iran.
Rares sont les exemples de cette production délimitée dans le temps, seul un petit groupe de manuscrits existe dont un volume de 121 folios offert en vente pour la première fois, comparable à d’autres dans des collections privées et publiques telles que la British Library. Si les enluminures de ce coran partiel sont déjà remarquables, c’est aux XVe et XVIe siècles que cet art atteint son zénith.
Deux corans, datés et localisés dans le territoire de la dynastie safavide, en sont les témoins. Le premier a été copié à Hérat en 1582 (990 H.) par Abdulkhaleq ibn Habibullah al-Haravi, un calligraphe par ailleurs connu. Le second manuscrit, plus impressionnant encore, a été achevé en 1697 (1108 H.) pour le dernier roi de la dynastie, Shah Sultan Hussein. La profusion de l’or dans les enluminures et le texte, ainsi que la finesse du décor illustrent le statut royal du manuscrit.
Les recherches esthétiques des calligraphes et peintres continuent durant le XXe siècle, en témoigne un extraordinaire coran ottoman copié en Turquie par Ilyâs Najâti bin Amir Ali Al-Quraymi en 1903 (1321), et dont le décor témoigne à la fois d’un attachement avec les productions antérieures et des recherches esthétiques empreintes de modernité, notamment dans le choix des pigments.
La contribution du monde islamique aux sciences est immense. Jusqu’à nos jours, la médecine doit beaucoup aux auteurs du Moyen-Age, parmi lesquels le médecin persan Najm al-Din Mahmud b. Ilyas al-Shirazi (m.1330) et son Traité médical de l’art de guérir. Une unique copie est présentée pour la première fois, terminée en 1322-23 (723 H.), du vivant même de l’auteur.
Les nombreuses marques de possession et les restaurations successives indiquent que le livre a circulé dans plusieurs collections de médecins jusqu’au tout dernier propriétaire, en France au XXe siècle. Tous ont traité ce livre avec grande déférence, soulignant la qualité intrinsèque de l’ouvrage.
Une copie partielle du Livre des étoiles fixes du grand astrologue iranien 'Abd al-Rahman Al-Sufi (m. 986), sans doute produite au XVIIe siècle, inclue plusieurs schémas et dessins des constellations ainsi que des tableaux précision la position des étoiles. Ce texte, écrit en 964, est d’une importance majeure dans l’histoire de l’astronomie, identifiant pour la première fois plusieurs corps célestes tels que la galaxie Andromède.