Charles-Théodore Frère naît en 1814 à Paris. Élève du portraitiste Jules Cogniet, puis du paysagiste Camille Roqueplan à l’Ecole des Beaux-Arts, il expose au Salon de Paris dès 1834. Après avoir présenté ses toiles orientalistes, il entreprend un grand voyage qui le conduit à Malte, en Grèce et au Moyen-Orient.
Il s’installe à Alger en 1836, puis à Constantine de 1837 à 1839, où il peint de façon prolifique des architectures, des vues de bazar, des mosquées, des cafés maures, des caravanes dans le désert et des paysages orientalistes. Il est un des rares artistes français à avoir peint Jérusalem, Beyrouth, Palmyre et Damas.
De 1839 (deux "Vues d’Alger") à 1850, il expose régulièrement au Salon. ces nombreuses oeuvres, souvent éblouissantes de lumière, sont autant de témoignages de ses années passées en Algérie : "Vue de la mosquée Sidi Abd-Er-Raham", "Vue du faubourg Bab-Azoun", "Jardins à l’intérieur de la Casbah d’Alger", "Plaine de la Mitidja".
En 1853, il installe un atelier au Caire et devient peintre de cour. Le vice-roi d’Égypte l'élève alors au rang de bey. L'artiste se voit ensuite promu officier de l'ordre du Médjidié de l'Empire ottoman. En 1869, Frère accompagne l'impératrice Eugénie lors de l'inauguration du canal de Suez avec d'autres peintres orientalistes tels que Narcisse Berchère, Jean-Léon Gérôme, Eugène Fromentin et Tournemine.
Il participe aux Expositions Universelles de 1855, 1867 et 1878 et l’Etat lui achète une œuvre "Les Monts Felfela" (Constantine). Il continue d’envoyer des œuvres au Salon jusqu’en 1887. Beaucoup sont peintes sur des petits panneaux de bois et révèlent, comme l’écrit Théophile Gautier, la longue familiarité de Frère avec ces pays « d’or, d’argent et d’azur ».