L’art sous la dynastie Yuan

Précédant la dynastie Ming jusqu’en 1368, la dynastie Yuan est celle d’un peuple mongol qui importe massivement le cobalt depuis le Moyen-Orient pour l’utiliser dans la fabrication des porcelaines de Chine. La ville de Jingdezhen est alors au cœur de la fabrication de porcelaine durant le règne de cette dynastie et jusqu’au XVIIIe.

La peinture est aussi un art en pleine expansion, précieusement héritée des dynasties précédentes. Les sujets et les formes se renouvellent cependant et les artistes se sentent plus « libres » dans l’exécution de leur travail. Les œuvres ayant trait à la calligraphie se retrouvent également sur différents supports.

Les quatre maîtres de la peinture de la dynastie Yuan, excellent dans les œuvres chargées de contrastes avec les fleurs et les plantes comme sujets principaux : lotus, fleurs de prunier, bambou, chrysanthème, orchidée et pin. Ces quatre virtuoses de la peinture sous la dynastie Yuan sont : Huang Gongwang, Wu Zhen, Ni Zan et Wang Meng. Leurs œuvres sont encore très recherchées aujourd’hui.

La fin de la dynastie, au XIV siècle voit l'émergence d'artistes très réputés dans la conception de laques sculptées, en l'occurrence Zhang Cheng. Son grand talent s’allie au développement technique de l’époque, pour créer des œuvres incommensurables qui peuvent s'estimer à 150 000 euros aux enchères.  C'est notamment le cas d'un plateau en laque rouge et noir sculpté en forme de fleur de lotus avec un intérieur sculpté de pistils et de fruits de lotus et l’arrière orné d’un motif de tixi, estimé entre 120 000 et 150 000 euros en 2019.

Durant la dynastie Yuan, la déesse de la compassion, la bodhisattva Guan Yin, est très vénérée. Ses représentations, très connues en Occident, par les passionnés et les collectionneurs d'art chinois, sont sculptées en bois, en bronze ou en céramique. Les sculptures sur bois de la déesse sont très polychromes et ressemblent trait pour trait à celles présentes dans les temples.

Un exemplaire figuré de 55 cm, assis sur la jambe gauche, l'autre repliée avec des traces de polychromie est par exemple adjugé 65 000 euros lors d'une vente aux enchères en septembre 2017. Les sculptures en bronze les plus courantes viennent de la province du Yunnan.  Un modèle en bronze doré de la déesse Guan Yin tenant un enfant est par exemple adjugé 31 000 euros lors d'une vente aux enchères en 2005.

Les représentations en céramique sont très rares. Certaines sont exposées au Musée des Beaux-Arts de Shanghai.

Estimer la valeur d’un objet d’art de la dynastie Yuan

• État de conservation

Une surface griffée, un manque ou des éclats, même s’ils sont restaurés, sont fort susceptibles de diminuer la valeur d’une porcelaine chinoise de la dynastie Yuan. La matière étant fine et transparente, notamment la porcelaine « bleu blanc », l’objet peut s’abîmer au fil du temps sans une attention particulière accordée à sa préservation. Il convient pourtant de distinguer les défauts d’origine de ceux induits par une mauvaise conservation de l’œuvre. Sur de la céramique ancienne en effet, l’on peut remarquer certains défauts de cuisson, surtout sur les parois des œuvres comme les vases ou les bols, dont le col et la base peuvent ne pas présenter la même texture que le corps.

Les signes d’usure sur une calligraphie ou une autre peinture sur soie peuvent être dus à une exposition prolongée à la lumière du soleil qui peut estomper les encres et altérer le papier. Un défaut de manipulation peut également entraîner des plis, des déchirures et des éraflures. Tous ces défauts, scrutés de façon méticuleuse par les collectionneurs, peuvent porter atteinte à la valeur de l’objet.

Les sculptures peuvent être sujettes à plusieurs défauts de conservation, en particulier en raison de leur âge et de la nature des matériaux utilisés. Le bois et le bronze sont sensibles aux éléments environnementaux, surtout à l'humidité, à la pollution atmosphérique et aux changements de température. Ces éléments entraînent souvent la disparition de détails fins et une détérioration générale de la surface de la sculpture. Pour autant, de nombreux acheteurs sont prêts à débourser une belle somme pour une sculpture facile à restaurer.

• Les techniques de conception et les matériaux

La porcelaine ornée de décors émaillés en bleu à base d’oxyde de cobalt est encore aujourd’hui très prisée lors des ventes aux enchères. Surnommé également « bleu mahométan », le cobalt importé est utilisé par les artisans pour créer le célèbre motif « bleu et blanc ». Ce style de décoration connaît un succès commercial fulgurant à l'époque de la dynastie Yuan, contribuant ainsi à l'expansion de la porcelaine chinoise à l'échelle mondiale. La demande d'exportation ne cesse en effet d'augmenter.

Afin de prévenir toute éventuelle pénurie de cobalt importé, les décors sont souvent appliqués de manière économique. La porcelaine passe une seule fois au four. Le bleu est diffus, utilisé sur un fond à la texture légèrement crémeuse. Les motifs représentent les sujets favoris des artistes de l'époque, tels que les dragons, les vagues, les bateaux et les fleurs stylisées.

Utilisée depuis le néolithique selon les découvertes archéologiques en Chine, la soie est un support pictural d’excellence pour la calligraphie et la peinture roulée durant la dynastie Yuan. Son usage perdure aujourd’hui encore dans l’Empire du Milieu, au sein des rares ateliers d’artisans traditionnels. Les rouleaux de soie étant très couteux, les œuvres anciennes d’une telle sorte sont très rares sur le marché et possèdent une grande valeur.

Lors d'une vente aux enchères en 2011, un chef-d'œuvre du célèbre maître de la dynastie Yuan, Wang Meng, est adjugé 57 280 000 euros. Cette peinture roulée établit un record mondial en devenant la pièce d'art chinois la plus onéreuse jamais vendue aux enchères.

La laque qui recouvre la surface extérieure de sculptures en bois ou en bronze et des accessoires fabriqués sous la dynastie Yuan possède de très bonnes qualités antihumidité, de résistance à la chaleur et d'anticorrosion. Les œuvres réalisées selon cette technique sont très solides et durables et gardent leur éclat au fil des siècles, à condition de bien les entretenir. Elles peuvent alors valoir assez cher sur le marché de l’art, en fonction du sujet et de la qualité d’exécution du travail.

Une statue de la bodhisattva Guan Yin en laque sèche est par exemple adjugée 15 000 euros lors d'une vente aux enchères en 2021 pour un prix d'estimation entre 6 000 et 8 000 euros.

• La rareté

Plus un objet est rare, plus sa valeur augmente logiquement.

Par exemple, les porcelaines bleu et blanc de la dynastie Yuan sont extrêmement rares. Selon certains professionnels, il ne reste qu’une centaine d'exemplaires complets en Chine.

Lors d'une vente aux enchères en France en 2008, un plat en porcelaine bleu blanc, orné de motifs de lotus, de melons, de raisins et de rochers, est adjugé pour la somme impressionnante de 815 000 euros, attirant ainsi l'attention des collectionneurs du monde entier.

Cet exemplaire remarquable témoigne de l'expertise des artisans de la dynastie Yuan dans l'art de ce type de porcelaine. Trois plats similaires sont actuellement conservés au Topkapi Palace Museum à Istanbul, en Turquie.

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Les belles ventes d’objets d’art de la dynastie Yuan

Un magnifique et exceptionnel vase couvert bleu blanc est adjugé 7 900 000 euros. Provenant d'une vente aux enchères à Londres en 1985, cet objet très précieux est haut de 44,7 cm.

Une statue en bronze doré très rare d'un disciple du Bouddha Gautama est adjugée 4 000 000 d'euros en 2016. Cette statue élégante de 86 cm, à la taille longue, est représentée assise en padmasana avec les mains étendues en varadamudra. Ses vêtements sont portés autour de son torse et drapés sur une épaule, laissant l'autre exposée et tombant en plis gracieux sous les jambes. Le cou est plissé et le visage mince est bien moulé avec des traits nets, exprimant une expression contemplative.

Une importante et extrêmement rare jardinière jun « NUMÉRO QUATRE » est adjugée 3 900 000 euros. Elle est en forme de cloche inversée profonde et recouverte d'une glaçure épaisse et finement mouchetée de bleu-lavande, se fondant en brun sur le rebord et le pied. La base est percée de cinq trous de drainage et recouverte d'un lavis brun-vert clair.

Un pot bleu blanc exceptionnellement rare et important de la dynastie Yuan est vendu 1 800 000 euros. Solidement façonné sur un large pied bas s'élevant vers une épaule arrondie complète sous un col cylindrique court et un rebord de bouche légèrement épaissi, ce vase est peint dans un bleu de cobalt profond et vibrant autour du corps avec une scène narrative représentant une figure vêtue assise dans un chariot à deux roues tirées par un tigre et un léopard.

Objets d’art de la dynastie Yuan adjugés chez MILLON

Découvrez quelques objets d’art de la dynastie Yuan adjugés aux ventes aux enchères de la Maison MILLON et faites estimer le vôtre ! 

Certains objets vendus valent plusieurs centaines de milliers d’euros, et d’autres sont adjugés quelques dizaines de milliers d’euros :

• - une rare coupe à pied en porcelaine à décor bleu blanc de dragon sur le pourtour, l’intérieur orné d’une fleur de pivoine en motif central, les parois délicatement ornées en léger relief d’un décor de type « anhua » de dragons à la poursuite de la perle sacrée est adjugée 220 000 euros ;

• - Dynastie Song/Yuan, une rare figure de guanyin en bronze représentée assise en padmasana sur une base imitant une fourrure, les parties charnues partiellement laquées à l'or est adjugée 40 000 euros. Elle est vêtue d'une longue tunique aux plis amples et élégants recouvrant son haut chignon ;

• - une peinture sur soie polychrome représentant le retour de la chasse d'un prince Qidan est adjugée 30 000 euros. Dans la partie supérieure gauche figure une signature de Hu Xiang, un peintre actif au début du Xe siècle ;

• - une feuille d'album peinte sur soie figurant un paysage montagneux par Xia Gui est adjugée 20 000 euros ;

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