L’art sous la dynastie Ming

Succédant à la dynastie Yuan, la dynastie Ming, fondée en 1368, prône le retour aux vraies valeurs traditionnelles, et veut redonner toutes ses lettres de noblesse à l'art chinois. L'académie de la peinture, créée sous la dynastie Song et supprimée sous les Yuan, est par exemple rétablie sous l’ère Ming. Toutes les autres formes artistiques possibles sont aussi contrôlées par l'État et le véritable art chinois brille à nouveau.

Jusqu’à la chute de la dynastie Ming en 1644, les artisans excellent dans de nombreux domaines, notamment le travail de la céramique, de la peinture sur soie, de la laque, du bronze, du cloisonné asiatique, de la sculpture sur bois, de la calligraphie, de la broderie et du façonnage du jade.

Estimer la valeur d’un objet d’art de la dynastie Ming

Chaque création de la dynastie Ming revêt une valeur en adéquation avec ses origines, son époque, son décor et sa rareté. De la céramique à la broderie en passant par la calligraphie, les critères d’estimation sont nombreux.

Le décor et la qualité de la céramique

Les villes de Jingdezhen et Dehua accueillent les principaux fours à céramique.

Les porcelaines impériales à motifs blancs et bleus, sont les plus cotées. Certaines pièces s'envolent aux enchères pour plusieurs milliers d’euros, comme le prouvent quelques ventes réalisées par la maison MILLON :

• - un vase quadrangulaire de l'époque Qianlong, empereur de 1735 à 1799 est adjugé 420 000 euros ;

• - un vase aux dragons portant la marque de Yongzheng, empereur de 1722 à 1735 est vendu 340 000 euros en 2022 ;

• - un vase à poisson issu de l'époque de l’empereur Wanli est adjugé 65 000 euros.

Sous le règne des empereurs Yongle (1402-1424) et Xuande (1425-1435), les productions impériales sont à leur apogée, et revêtent des décors bleus et blancs, pourtant moins appréciées par la cour au profit des céramiques monochromes : blanches, bleues ou rouges. Ces modèles sont aussi recherchés par les collectionneurs aujourd'hui.

Un vase réalisé sous le règne de Yongle est notamment vendu 5 millions d’euros en France. Il présente une rareté exceptionnelle avec sa silhouette caractéristique de type « Meiping », qui se distingue par sa panse élevée et son corps évasé. Sa qualité et son décor sont aussi remarquables. Ils sont ornés du bleu emblématique de l'époque Ming. Les experts estiment qu’il pourrait s’agir d’une commande de la cour impériale fabriquée dans les fours de Jingdezhen.

Mais, le prix record pour une céramique chinoise vendue aux enchères 33 millions d'euros à Hong Kong en 2014, concerne une pièce d’époque Ming sous le règne de Chenghua, une petite coupe à vin en porcelaine doucai d’un diamètre de 8,2 centimètres.

La beauté des peintures sur soie

Les peintures sur soie de l'époque Ming ont une valeur historique significative, ce qui renforce leur attrait sur le marché de l'art comme cette peinture sur soie rare sous forme de rouleau, exécutée à l'encre et en couleurs, représentant l'Empereur Ku de la fin de la dynastie Ming. Cette œuvre est adjugée pour près de 40 000 euros lors d'une vente aux enchères en 2013.

Les 12 rouleaux de peintures sur soie réalisés par l'artiste Wang Hui eau XVIIe siècle sont également d'une beauté exceptionnelle, au point que de nombreuses parties sont dispersées dans des musées en Chine, à Paris ou à New York. Ces œuvres très rares représentatives du savoir-faire des artistes de la dynastie Ming mettent en scène le parcours de l'empereur Kangxi au sud de la Chine.

La rareté des cloisonnés chinois

Les cloisonnés chinois de l'époque Ming se font remarquer par leur rareté exceptionnelle et leur valeur élevée sur le marché actuel. Durant le règne de l'empereur Jingtai en particulier, de nombreuses pièces sont produites spécialement pour la cour impériale. Aujourd’hui, les prix des objets les plus recherchés, notamment les vases, présentent une grande variabilité, allant de 6 000 à plus de 500 000 euros.

Un vase de type « gu », en bronze doré et orné d'émaux cloisonnés sur fond bleu, est notamment vendu aux enchères 565 000 euros. Sa décoration polychrome met en lumière des motifs de pivoines, de lotus et de rinceaux feuillagés. À l'intérieur, des feuilles de palmes et des fleurs ajoutent à son charme et à son raffinement. La base du vase est scellée par une plaque en bronze doré, où sont gravés un symbole « yin-yang » et un double « vajra », indiquant qu'il s'agit d'une commande pour un temple taoïste. Une étiquette en papier apposée sur l'objet comporte la mention « yu an yi bai ... hao », correspondant au numéro d'ordre des collections impériales.

Le décor et la technique de la sculpture sur bois

En Chine, la sculpture sur bois est un art extrêmement prisé, offrant une diversité de styles et de techniques. Les artisans utilisent des méthodes variées comme la gravure circulaire et la sculpture en creux entre autres. Avec l'émergence de la peinture et l'introduction de nouveaux outils, la sculpture sur bois connaît une évolution significative, en particulier pendant les dynasties Ming et Qing. Les thèmes abordés dans ces œuvres reflètent des valeurs comme le bonheur, l'abondance, la puissance symbolisée par le dragon et le phénix, ainsi que le désir de paix et de longévité.

Les artistes

Importantes dans l’histoire de l’art chinois, certaines personnalités de la dynastie Ming sont à l’origine d’œuvres recherchées sur le marché, toutes catégories confondues.  Connu pour ses paysages et ses œuvres de lettrés, Shen Zhou est par exemple un éminent artiste de la dynastie Ming, au même titre que Wen Zhengming, spécialisé dans la peinture de paysages et de fleurs. D'autres artistes sont également très prisés comme Tang Yin, Qiu Ying, Dong Qichang, Ni Zan, Zhu Da, Xu Wei, Chen Hongshou, He Chaozong, Wang Shimin, Zhou Chen et Lan Ying.

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Les belles ventes d’objets d’art de la dynastie Ming

Estimée entre 3 000 et 4 000 euros, une belle et rare grande figurine en bronze laqué doré et patine brune représentant un bouddha assis est vendue pour la colossale somme de 2 560 000 euros. En position vajraparyankasana, le bouddha est sculpté la main droite levée en vitarka mudra et la robe drapée. Issue de la dynastie Ming du XVIe siècle, cette statue en très bon état général présente un trou circulaire derrière le crâne, rebouché d'une plaquette en bois.

Un bol chinois de la dynastie Ming des XVe et XVIe siècles est adjugé 1 530 000 euros. Cet objet en porcelaine peinte en bleu et blanc évoque des personnages dans un paysage extérieur. Le bol possède un diamètre de 9,4 cm.

Une vente aux enchères en 2012 marque les esprits avec l'adjudication impressionnante d'une statuette de divinité bouddhique pour 806 000 euros. Cette remarquable statuette en bronze doré et bronze laqué or représente Dharmapala Vajrabhairava, une divinité également connue sous le nom de Yamantaka dans sa forme courroucée de « Vajrabhairava » ou « Terreur Adamantine ». Mesurant 20 centimètres de hauteur, cette représentation imposante de Dharmapala Vajrabhairava est dotée de 16 jambes, 22 bras et 9 têtes, dont une de buffle, inspirant le respect par sa présence majestueuse.

Une sculpture rare et importante d'Avalokitesvara en bronze laqué or de la Chine, de la dynastie Ming, datant des XVIe et XVIIe siècles est adjugée 745 000 euros. La divinité est représentée assise en dhyanasana, sur un double socle lotiforme, avec les deux paires de bras principales devant : l'une avec les mains jointes en anjalimudra, le geste de la prière, et l'autre plus bas en dhyanamudra, tenant un bol à aumônes. Vingt paires de bras rayonnent depuis les épaules, chacun tenant soit un attribut : conque, stupa, croissant lunaire, vajra, miroir, flamme, perle enflammée, roue du Dharma, livre et vase, soit positionné dans une mudra. Une vingt-et-unième paire de bras longs se lève au-dessus des onze têtes, soutenant le Bouddha Amitabha.

Issue de la Chine, Pékin, de la dynastie Ming, de l'ère Zhengtong, une statue de la divinité Avalokiteshvara est adjugée 648 000 euros. Avalokiteshvara est assise sur un double trône de lotus. Sa jambe droite est placée dans une posture de lotus, son bras droit est dans la position « Murda Varada ». Dans chaque main, il tient un lotus entièrement ouvert.

Objets d’art de la dynastie Ming adjugés chez MILLON

Découvrez quelques objets d’art de la dynastie Ming adjugés aux ventes aux enchères de la Maison MILLON et faites estimer le vôtre ! 

Les prix d’adjudication des objets vendus par la maison MILLON sont très disparates, découvrez ces quelques exemples :

- CHINE - Dynastie Ming, Époque XVIIe Siècle, un pot à pinceaux 'bitong' tripode circulaire en bois de santal sculpté à motifs de dragon et phénix affrontés est adjugé 162 000 euros. Le reste du corps est entièrement sculpté de Qilongs ou dragons stylisés naviguant dans un fond nuageux. L'objet est caractérisé par des incrustations de nacre et stéatite au col, des masques de taotie incrustés à la nacre en partie basse et d'anciennes incrustations au fil d'argent entre chaque pied. La profondeur et la qualité de sculpture laissent imaginer une production impériale ;

- Chine, dynastie Ming, XVe siècle, un important contenant rituel en bronze doré et émaux cloisonnés Kundika est vendu 68 000 euros. Le corps globulaire est décoré de rinceaux et fleurs de lotus entre des bandes de pétales. L'objet comporte par ailleurs un bec verseur angulaire orné d'une perle enflammée et monté d'un couvercle amovible. Le long col pincé à facettes agrémenté d'une boule ornée de motifs de pétales est surmonté d'un élément en bronze doré à forme de bulbe de fleur. L'ensemble est présenté sur un pied à forme de dôme cerclé de pétales et rinceaux en bronze doré ciselé. Les couleurs sont polychromes, rouge, vert, bleu, jaune, et blanc sur un fond bleu turquoise, caractéristiques des productions de la dynastie Ming ;

- CHINE, Époque Ming, XVIe siècle, une statue en bronze laqué est vendue 22 000 euros. Elle représente Vajrakilaya à six bras, debout en samapada sur un rocher, les mains principales jointes, les autres brandissant divers armes et attributs, l'expression du visage courroucée, la bouche légèrement ouverte, les sourcils froncés et les yeux exorbités. La statue est dotée d'un troisième œil. Elle porte également des boucles d'oreilles tombantes, les cheveux coiffés en un haut chignon. Cet objet est haut de 62 cm et profond de 13 cm ;

- CHINE, Dynastie Ming, Époque Wanli (1572-1620), une rare jarre couverte à décor dit « Aux Cent Daims » est adjugée 30 000 euros. En porcelaine, de forme ovoïde à fond plat et col court, cet objet présente un décor en bleu de cobalt sur fond blanc d'une horde de cerfs, biches et daims, évoluant dans diverses positions dans un paysage s'entendant sur l'ensemble de la panse, peuplé par les arbres et les rochers et une rivière parcourant l'ensemble ;

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