Cette superbe table de travail pour chimiste par Francois Rupert Carabin rejoint les collections du Musée d'Orsay.
Une provenance en ligne directe, un artiste hors norme, une maestria technique et des héritiers convaincus, tous les ingrédients étaient réunis pour que cette « table de chimiste » du maître strasbourgeois intègre les Collections publiques.
Présentée en vente aux enchères par le Département MILLON Art Nouveau le 15 novembre 2021, elle est adjugée à 254 000 euros.
La "Table de travail pour chimiste" de Carabin rejoint le Musée d'Orsay
«Carabin, artiste charmant et ingénieux, expose une table de bois, large et solide, à laquelle vient s’appuyer le corp nu et souple d’une femme entrouvrant le grand carton qui recueille les papiers. »
La Revue des Expositions, 15 mai 1899
Présentée pour la première fois au Salon de la Société Nationale des Beaux- Arts à Paris en 1898, elle est d’abord un cadeau offert par l’artiste à un ami. Un ami d’une vie parisienne partagée entre le café de la «Nouvelle Athènes» aux Tuileries et le cabaret Montmartrois du «Chat Noir». Un ami chimiste de profession qui avança souvent l’argent pour les matériaux et la fonte des œuvres de Carabin. Pour autant, cette table relève des canons créatifs de Carabin, du travail du bois à l’incarnation d’idées abstraites dans ses sculptures féminines réalistes. Associant les thèmes de prédilection de l’Art Nouveau que sont la Femme et la Nature, cette œuvre s’impose d’abord à nous par une sensualité toute physique, celle de la chaude douceur du bois sculpté que contrebalance la froideur d’un métal gravé de fins motifs.
Carabin est "un amoureux du bois (…) qu’il polit longuement lorsque l’œuvre est achevée, imprégné d’huile de lin, patiné au pouce pendant des heures, des journées, pour obtenir cette douceur du grain, ce brillant mat qui est celui des corps d’athlètes de l’antiquité". Un résultat qui appelle au toucher, à la caresse.
Exceptionnelle et rare bureau en noyer à plateau rectangulaire et piétement quadrangulaire relié par une entretoise en H. Il présente en façade un large tiroir orné de chaque côté de poignées en fer forgé patiné figurant des glands et des motifs floraux stylisés . Le plateau est composé d'une large plaque de cuivre gravée de roses épanouies et d'une araignée tissant sa toile. Une importante sculpture en ronde bosse figurant une femme nue assise sur la traverse latérale, les jambes pliées et les cheveux attachés ,tenant un porte document dans ses mains invite à la lecture. Signé et daté sur la traverse "R.Carabin 1899". Gravure de la plaque de cuivre par E.Bauduer. 76 x 165 x 89.5 cm (Hauteur avec sculpture 96.5 cm) (taches et rayures d'usage). Commande particulière pour Mr Darzens, conservée dans la famille.
Présentée en vente aux enchères par le département MILLON Art Nouveau le 15 novembre 2021, elle est adjugée à 254 000 euros.