Selim Turan est né à Istanbul en 1915, issu d’une famille influente et bourgeoise. Fils de l’un des leaders du Comité de l’Union et du Progrès, il est influencé par les idéaux de son père, cherchant à réunir les cultures occidentales et orientales.
Passionné dès le plus jeune âge par l’art, il intègre en 1935 l’Istanbul State of Fine Arts où il suit les enseignements de Feyhaman Duran, Nazmi Ziya et Zeki Kocamemi, aux côtés, notamment de Tiraje Dikmen ou d’Agop Arad.
L’œuvre de Turan se concentre sur la représentation de la vie quotidienne comme les pêcheurs, les marchés, les écoliers, tout en jouant sur les perspectives et les structures.
Dès 1947, il se rend à Paris grâce à une bourse offerte par le gouvernement français. Il y poursuit l’apprentissage de l’art et précise son style par l’influence de l’art abstrait des peintres de sa génération. Turan rentre alors sérieusement en dialogue avec les mouvements contemporains parisiens et développe un nouveau style en contradiction avec les peintres turcs. Il s’inspire d’abord des artistes contemporains en imprimant des lithographies et gravures des artistes tels Pierre Soulages, Miró ou Picasso, lui permettant de s’inspirer de leurs avancées et de devenir l’un des pionniers de sa génération.
Il participe à plusieurs expositions personnelles et collectives dont la première nommée « La Rose des Vents » à Paris en 1948, où il présente plusieurs peintures abstraites. D’une peinture sociale ou suivant l’influence du cubisme ou des impressionnistes, glisse progressivement vers la peinture abstraite en suivant une influence des arts orientaux, réempruntant la calligraphie et le folklore anatolien.
En complément de ses tableaux, Turan se met à la sculpture entre 1975 et 1979, créant des sculptures de marbre ainsi que des sculptures mobiles en 1976.
A son décès en 1994, il est considéré comme l’un des pionniers de l’École de Paris et de la peinture contemporaine turque.