Artiste peintre, conceptuel et social, né en 1963 à Téhéran, Khosrow Hassanzadeh est connu particulièrement pour sa série « Terroriste » qui le place parmi les plus grands artistes iraniens.
Issu d’une famille modeste azerbaïdjanise de vendeurs de fruits, il a à peine 17 ans lorsque la guerre entre l’Iran et l’Iraq explose, le poussant à s’engager dans la milice Basiji, une milice locale qui s’assurait de la « moralité » des voisins. Plus tard conscrit pour se battre dans la guerre, il est vite repéré par ses commandants pour produire des œuvres de propagande. Il produit alors des portraits des soldats iraniens, morts au combat, qui seront ensuite distribués largement au public.
A son retour de la guerre, en 1988, il se met à peindre sur des bouts de cartons, provenant des stocks de ses parents. Ses premières œuvres sont à destination de ses amis et de sa famille sur des sacs cartonnés ou des bouts de récupération, ce qu’il surnommera plus tard le procédé de « glamouriser le sans valeur ».
En 1989 il suit des cours de dessin à l’Université de Téhéran, à la faculté Mojtama-e-Honar, reconnaissant le rôle de la guerre dans son développement personnel, le sortant des rues. Ses œuvres deviennent monumentales et importantes, contrairement à l’avis de ses professeurs qui lui conseillent de produire des petits formats. Très vite, il est représenté par des expositions et des galeries qui exposent ses œuvres.
Khosrow Hassanzadeh s’éprend également de la littérature perse à l’Université d’Azad en 1994 avant d’assister secrètement à des leçons clandestines d’art en 1996, organisées par l’artiste Aydin Aghdashjloo pendant deux ans.
Son style diverge vers le surréalisme, probablement comme un souvenir traumatique de son expérience de guerre, lui permettant d’acquérir une reconnaissance internationale, notamment à travers l’exposition de ses œuvres en 1999 au Diorama Arts Centre de Londres. Toutefois, ce style l’éloigne du public iranien et Hassanzadeh décide alors de se reconnecter des thèmes de la religion, de la tradition et de la société iranienne.
En 2005 il produit sa fameuse série « Terrorist » pour l’exposition du Centre de Cultura Contemporània de Barcelone, où il se représente avec ses membres féminins de sa famille, sur de grands formats en soie, grimés en terroristes. Cette série finira d’installer sa réputation et son succès international.
En 2006, sa première rétrospective est présentée au Tropenmuseum d’Amsterdam avant d’être nommé pour le prix Jameel du Victoria and Albert museum. Il se voit mis à l’honneur de nombreuses expositions individuelles, comme à Pune pour la galerie Vida Heydari Contemporary.
Khosrow Hassanzadeh s’éteint le 2 juillet 2023 à l’âge de 60 ans aux suites d’un empoisonnement au méthanol.