Henry Moret (né à Cherbourg en 1856 et mort à Paris en 1913) est un peintre post-impressionniste français, reconnu pour ses paysages bretons. Contemporain de Paul Gauguin, il est considéré comme l’un des principaux représentants de l'École de Pont-Aven.
Fils d’officier, Henry Moret entreprend un rapide apprentissage chez Ernest Coroller en 1875. La même année, il expose pour la première fois au Salon des Refusés, une œuvre intitulée Baie de Ballangenet, anse du Pouldu. Ses œuvres représentent alors généralement des paysages des environs de Lorient, dans un style évoquant celui de Jean-Baptiste Camille Corot.
En 1876, Henry Moret entreprend un enseignement classique à Paris. Il intègre l'École des beaux-arts de Paris dans l’atelier du peintre d’histoire Henri Lehmann (notamment connu pour l’important décor de la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris) et complète sa formation dans la classe de Jean-Paul Laurens à l'Académie Julian.
Dans les années 1880, le peintre s’installe au Pouldu, un petit hameau encore peu fréquenté par les peintres.
En 1888, Henry Moret séjourne à Pont-Aven. Il rencontre Paul Gauguin, Charles Laval, Emile Bernard et Ernest de Chamaillard dans l'auberge Gloanec. Il participe aux débuts du Synthétisme, un mouvement initié par Émile Bernard et développé par Gauguin que Maurice Denis résume en ces termes : “Il est bon de rappeler qu'une image avant d'être un cheval de bataille, une femme dénudée, ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées” (Art et Critique, 30 août 1890). Souvent associé aux Nabis, le Synthétisme abolit la perspective, et fait la part belle aux assemblages de couleurs pures, posées en aplat et entourées de cernes.
Henry Moret échange des tableaux avec Vincent Van Gogh. ”Il y avait parmi ces toiles de Moret un fort beau Van Gogh, Les Chardons que Moret avait eu de ce dernier en échange d’une de ses peintures personnelles.” (lettre d’Emile Bernard à René Maurice, 1937).
En 1889, Henry Moret rejoint Paul Gauguin, Charles Filiger et Armand Seguin au Pouldu à l’auberge de Marie Henry. En 1890, il revient sur place et rencontre Maxime Maufra avec qui il se lie d’amitié.
À partir de 1891, Henry Moret entame de longs séjours dans les îles du Ponant (Groix, Ouessant, Belle-Île), qui deviennent ses motifs de prédilection. Il participe, chaque année, au Salon des Indépendants et expose à la galerie Le Barc de Boutteville (située à Paris au numéro 47 de la rue Le Peletier).
En 1895, Henry Moret rencontre Paul Durand-Ruel, le marchand qui avait soutenu les Impressionnistes. Ce dernier lui achète une grande partie de sa production (650 toiles en 20 ans de collaboration) et diffuse son œuvre des deux côtés de l’Atlantique. Sa première exposition individuelle - intitulée “La Mer” - a lieu, au printemps 1898, à la galerie parisienne et réunit 45 peintures.
En 1900, Henry Moret voyage aux Pays-Bas et découvre les trésors des principaux musées de La Haye et d'Amsterdam.
Dans les années 1900, Henry Moret adhère totalement aux théories de l'Impressionnisme. À l’instar de Claude Monet, il s’attache à la sensation, joue sur les oppositions entre couleurs chaudes et froides, s’intéresse au rythme des saisons…
Henry Moret meurt prématurément à Paris de la tuberculose, à l’âge de 56 ans. Son ami Henri Éon prononce quelques mots d’adieu à l’occasion de son inhumation au cimetière du Père-Lachaise.
L’atelier de l’artiste est dispersé, en 1983 et 1990. Huit cents dessins, aquarelles et fusains inédits appartenant à Achille Chatenet, beau-fils du peintre, sont vendus aux enchères à Drouot.
Aujourd’hui, les œuvres de Henry Moret (on en connaît 900) sont très recherchées et ont la côte auprès des collectionneurs de peinture. Plusieurs oeuvres ont été vendues aux enchères plus de 200 000 euros :
- En 2016, Bretonne à la haie, chemin creux à Riec, Finistère (1899) a été vendue aux enchères 225 000 euros à Paris (Millon).
- En 2017, Pêcheuses (1894), a trouvé preneur, le 6 mai 2017, à Brest pour 323 290 euros (record pour une toile d’Henry Moret).
- En 2019, Groix (1891) est partie à 300 000 euros.
- En 2022, Les batteuses de blé au fléau (1891) a été adjugée 200 000 euros lors d’une vente aux enchères organisée à Brest.