Albert Marquet est un peintre français, associé au fauvisme mais dont le style s’est progressivement éloigné vers un réalisme plus doux. Né à Bordeaux, il fréquente l’École des Arts décoratifs puis l’École des Beaux-Arts de Paris, où il rencontre Henri Matisse, avec qui il développera une forte amitié. Ils participeront ensemble au mouvement fauve au début des années 1900, caractérisé par l’utilisation de couleurs vives et expressives
Marquet est connu pour ses paysages marins, ses vues de ports, de rivières et de villes. Il voyage beaucoup tout au long de sa vie, mais une des périodes marquantes de sa carrière est celle passée en Algérie. À partir des années 1920, il commence à voyager en Afrique du Nord, notamment en Algérie, où il s’installe plusieurs fois à Alger. Ce séjour marquera profondément son œuvre.
Durant son séjour à Alger, Marquet se consacra à peindre la ville, ses environs, et surtout les ports, dans un style caractérisé par une palette de couleurs plus subtiles et des compositions marines structurées par la lumière. Contrairement à son approche fauve plus intense, ses tableaux algérois sont empreints de calme et de sérénité, avec des jeux subtils de reflets et de transparence dans l’eau. Il privilégiait des teintes plus douces pour capturer la lumière particulière de la Méditerranée.
Marquet peint essentiellement à l’huile, avec une palette de couleurs adoucies et une technique simplifiée, presque minimaliste, qui met l’accent sur la lumière et les formes épurées. Ses compositions sont souvent maritimes, structurées par les lignes de l’horizon et des reflets sur l’eau. Son approche est caractérisée par une grande économie de moyens : il se sert de peu de couleurs, souvent grisées ou atténuées, et réduit les détails au strict nécessaire, se concentrant sur l’équilibre et l’harmonie générale de la scène.
La période algérienne de Marquet, qui s’étend des années 1920 jusqu’à sa mort, marque une phase importante de son œuvre. Il est fasciné par la lumière du Maghreb et par les paysages urbains et maritimes d’Alger. Son style y devient plus contemplatif, et il se concentre sur des représentations apaisées de la vie quotidienne. La lumière méditerranéenne joue un rôle central dans ses œuvres algériennes, notamment dans les jeux d’ombre et de lumière, les reflets sur l’eau et les couleurs douces du paysage.
Parmi ses œuvres importantes de cette période, on trouve “Le Port d’Alger”, où Marquet montre les bateaux, les quais et l’activité du port sous une lumière douce et des tonalités atténuées. “Vue d’Alger depuis le port” est une autre œuvre majeure, où il peint la ville blanche se découpant contre le ciel lumineux, avec une mer calme en premier plan.
Il s’intéresse également aux paysages autour d’Alger, peignant des vues des collines et de la baie d’Alger avec un sens aigu de la simplicité et de la clarté. “La Baie d’Alger” illustre parfaitement ce style, avec des aplats de couleurs sobres, presque monochromes, qui dégagent une atmosphère sereine et contemplative.
Marquet utilisa cette période pour explorer les contrastes subtils entre l’eau, le ciel, et l’architecture méditerranéenne. Ses œuvres algériennes se distinguent par leur composition équilibrée et la beauté tranquille qu’elles dégagent, loin de l’exotisme flamboyant de certains autres peintres orientalistes.
Cette période algérienne d’’Albert Marquet représente un moment clé dans son parcours, où il a su allier sa fascination pour les paysages marins avec la lumière unique d’Alger. Ses œuvres de cette période capturent l’atmosphère méditerranéenne avec une simplicité et une sensibilité qui lui sont propres, faisant de lui un des grands paysagistes de sa génération.