Jean-François MARMONTEL

Jean-François MARMONTEL

(Bort-les-Orgues 1723-1799). L.A.S., [vers 1758, à MALESHERBES ?] ; 4 pages in-4. Comme directeur du Mercure de France (où il succède à Louis de Boissy ; il a obtenu cette faveur grâce à Mme de Pompadour). Il renouvelle sa demande d’avoir SAURIN comme censeur du Mercure. Il sait que « la partie transcendante des Sciences apartient au Journal des Savants », mais « sous le nom de Sciences on peut comprendre, quand on le veut, toutes les connoissances humaines. […] Si le censeur du Mercure a de l’humeur il rejettera tous les extraits dont la politique, la morale, les mechaniques, l’histoire naturelle &a seroient le sujet et la base, ainsi le Mercure, le seul journal dont les gens de lettres tirent des ressources seroit réduit à la partie frivole et souvent stérile de la littérature ; tandis que les journalistes qu’il n’est pas meme décent de nommer se permettent indifferemment et en toute liberté de rendre compte de tout ce qui peut exciter la curiosité du public et dans les sciences et dans les lettres. […] Je demande à mon tour et j’espère obtenir de votre justice la liberté de parler des ouvrages scientifiques avec quelque etendue et quelque detail. Je ne vous dissimulerai pas […] que c’est le vœu des scavants eux memes qu’il y ait plusieurs journaux destinés à rendre compte de leurs travaux. Un tribunal exclusif ne leur laisse aucune ressource contre la prevention et la critique injuste. Je vous conjure de vouloir bien sur toutes ces considerations donner des ordres modérés au nouveau censeur du Mercure et ne pas m’excepter du principe general où vous êtes de laisser aux gens de lettres cette liberté légitime qui est l’ame de l’émulation »…