Gilbert ROMME

Gilbert ROMME

L.A., Versailles octobre 1789, à une comtesse ; 1 page et quart in-4. Intéressante lettre sur les débuts de la Révolution. « Encore un essai et encore un coup de patte ! Quelques terribles que soient les leçons d’expérience et de volonté que reçoit le gouvernement depuis quelque tems, il n’abandonnera donc point ses vues d’asservissement et ses moyens reconnus par lui même, bien criminels, puisque c’est à l’astuce, à l’hypocrisie et à de noirs complots, qu’on en confie la direction et les succès ? car je trouve que l’homme méchant se rend justice et se condamne lui même, en couvrant ses forfaits du voile de la liberté, de la religion et de la vertu. [.. 1 La France est actuellement divisée en trois grandes classes, les oppresseurs qui sont furieux d’être démasqués et qui tachent de se reconnoitre et de faire bonne contenance, épiant le moment de reprendre leur verge de fer ; les opprimés dont on a brisé les fers, mais qui, la plupart, engourdis par une longue servitude, attendent qu’on leur apprennent à être libres ou qu’on leur donne de nouveaux fers plus legers ; enfin les restaurateurs de la chose publique qui armés des lumières de la raison et de la justice, guidés par l’humanité trop souvent blessée dans ses droits, voudroient rabbaisser l’orgueil et les hautes prétentions des uns, et ramener les autres à la dignité de l’homme dont ils sont déchus. Au milieu de cette guerre encore sourde entre les suppots du despotisme et les amis de la liberté et de la justice, l’habitant des campagnes comme une victime innocente et dévouée, attend la fin du combat pour se donner au vainqueur »... On joint 2 l.a.s. adressées à G. Romme par GIMEL, curé de Montcel puis commissaire pour le salpêtre, Riom 16 janvier 1789 et 27 germinal III, la 1ère avec post-scriptum de Mme Romme mère et note de Couthon (2 p. in-4 chaques, adresses).