[Almanach des Muses]. Bel ensemble de 35 années (1765-1799), tête de série, de ce charmant almanach, reliées en 35 volumes in-12 en demi-vélin ivoire, dos lisse, p. de titre (reliure uniforme de l'époque). Titres frontispices gravés, pages de musique gravées. Ex-libris P. M. Gallatin. L’Almanach des Muses est une revue annuelle de poésie, créée en 1765 par Sautreau de Marsy, en pleine vogue des almanachs. La collection complète (1765-1833) compte 69 tomes annuels, auxquels s'ajoutent 2 tomes supplémentaires en 1765 et 1781 (""Pièces échappées aux XVI premiers almanachs des muses"").
Chaque tome annuel est composé de façon relativement constante, mais le nombre des pages double entre 1765 et 1789 ; il comporte souvent un avertissement de l'éditeur, un calendrier (régulièrement à partir de 1773), de 140 à 280 pp. de poèmes divers (épîtres, madrigaux, contes, fables, éloges, impromptus, couplets avec partition), une notice et deux ou trois feuillets de musique gravée (jusqu'en 1783 inclus, et à l'exception des années 1767, 1769, 1774-1776 et 1780). Les frontispices sont différents pour chaque tome, avec les signatures de Poisson, Chaillou, Maréchal, et celle de Marillier pour les ""Pièces échappées"".
""Parmi la foule des Almanachs de toute espèce qui renaissent exactement chaque année, il en est plusieurs d'utiles et quelques uns d'assez curieux [...]. On entreprend d'en donner un pour les gens de gout. C'est un recueil fait avec soin des meilleures poésies fugitives qui méritent d'être conservées; il servira à faire voir les changements successifs du gout dans ce genre de Poésie. "" (Avertissement de 1765).
On y trouve des pièces de Boufflers, Delille, Dorat, de Fontanes, La Harpe, ou bien encore Chamfort, Beaumarchais ou Baculard d’Arnaud, et surtout Voltaire dont plus de deux cents textes y furent publiés entre 1765 et 1819. À la Révolution, la Marseillaise y paraît en 1793 ainsi que des vers de Sade à Marat en 1794. Publier dans l’Almanach des Muses, comme le firent régulièrement Millevoye et Marceline Desbordes-Valmore, était un gage de reconnaissance. A la fois très critiqué et très imité, il fut toutefois moqué par Mercier, Rivarol ou Champcenetz et parfois surnommé ""l'Almanach des Buses"" !