Rare gonfanon royaliste en toile blanche, à franges tressées.
Au recto : décoré, aux quatre angles, d’une fleur de lys en papier peint gouaché ; au centre, d’un médaillon aux armes de France, couronnées, ceintes du collier de l’Ordre du Saint Esprit et d’une guirlande de chêne et de laurier, à l’or sur fond bleu, en papier-peint gouaché, ainsi que d’un semis de petites fleurs de lys découpées, à l’or sur fond bleu, en papier-peint gouaché, accompagné de la devise « Vive le Roi » appliquée au pochoir, en lettres noires.
Au verso : décoré, aux quatre angles, d’une fleur de lys en papier peint gouaché ; décoré d’un médaillon au bouquet de lys au naturel, en papier-peint gouaché, or et blanc sur fond bleu, ainsi que d’un semis de fleurs de lys, découpée d’un papier peint gouaché, accompagnées, en pied, de la devise « Vivent les Bourbons » appliquée au pochoir, en lettres noires.
Époque Restauration (1815-1830).
Attribué à la Manufacture Roiné et Dumoutier, Nantes.
H. 120 x L. 92 cm.
Provenance
Famille nantaise.
Historique
Ce gonfanon, sympathique et rare ouvrage d’art populaire, a vraisemblablement été confectionné en découpant un papier peint. Il est à rapprocher d’une gravure de la manufacture nantaise Roiné et Dumoutier, « fabricant de cartes à jouer et de dominoterie ». Un exemplaire à la BnF (inv. KH-167-FOL), ainsi qu’au Musée de Bretagne de Rennes (inv. 2018.0000.1621), montrent le même écu (bien que coloriés différemment), ainsi que la même double devise « Vive le Roi. Vivent les Bourbons ». Cette dernière devise, au sujet des Bourbons, s’observe surtout dans les premières années de la Restauration, années où le choix de cette dynastie pour succéder à l’Empire n’est pas encore une évidence. Les Bourbons sont défendus en tant que famille, riche de personnalités multiples : le roi ; Monsieur, son frère ; les deux fils de ce dernier, Angoulême et Berry ; et l’unique rescapée de la famille de Louis XVI, Madame Royale, épouse d’Angoulême. La popularité de Madame Royale sera telle que la Couronne l’invitera à sillonner le royaume à la rencontre des français, afin d’incarner cet élan de réconciliation nationale. Ce gonfanon décorait peut-être la fenêtre d’une famille nantaise, lors d’une des deux visites de la duchesse d’Angoulême, en 1819 ou en 1823.