VALLIN Jacques-Antoine (c. 1760-après 1831). Les Descendants de Michau. Huile sur toile (rentoilage), signée en bas à droite et datée 1817. Étiquette du Salon de Paris "-38" en bas à gauche. H. 73 x L. 90 cm. Provenance : - Salon de Paris de 1817, sous le n°738 (étiquette en partie lisible en bas à gauche). - Collection de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry (achat probable audit salon). Bibliographie : "Galerie de Son Altesse Royale Madame La Duchesse De Berry École Française. Peintres modernes. Ouvrage dédié à Son Altesse Royale et lithographié par d'habiles artistes, sous la direction de M. Le Chevalier Bonnemaison, membre de la Légion D'Honneur, directeur de la restauration des tableaux du Musée Royal, et conservateur de La Galerie De Son Altesse Royale". Paru en 1822 chez Didot l'Aîné, imprimeur du Roi. Reproduit dans cet ouvrage en lithographie, dans le même sens. Le livret du Salon décrit ainsi l'oeuvre: "Ils se disposent à célébrer l’anniversaire de la présence du bon Henri dans leur maison, et vont manger la poule au pot, lorsqu’un de leurs enfans leur annonce l’arrivée de S.M. Louis XVIII en France, et leur apporte des rubans blancs." Au même Salon de 1817, Vallin exposait un autre tableau sur le thème des Bourbons, Michau arrêtant Henri IV dans la forêt, sous le n°739. Les dimensions (prises à vue comme souvent) du tableau données à l'époque sont de 2 pieds 3 pouces (environ 70,378 cm) x 2 pieds 9 pouces (environ 89,320 cm), cela correspond en admettant une infime marge d'erreur d'1 à 2 cm. Notre tableau fut acquis par la duchesse de Berry et reproduit dans l'album consacré à sa collection ; voici un extrait du commentaire, rédigé par Féréol Bonnemaison, qui accompagne l'illustration : "(...) L'ordonnance de ce tableau est simple et gracieuse, les intentions et les sentiments de l'auteur y sont exprimés avec naïveté. La tête de la vieille grand mère et celle de son petit-fils sont d'un dessin correct, d'une bonne couleur; elles sont d'ailleurs remplies d'expression... " Le fait fait qu'il n'y ait pas le tampon de la collection de la duchesse de Berry s'explique très certainement par le rentoilage. Biographie : À la fois peinture d'histoire et de genre (qui le rapproche ici de Jean-Baptiste Mallet), notre tableau témoigne que Vallin n'était pas que le spécialiste des bacchantes et autres faunes, lui qui avait également réalisé en début de carrière des marines inspirées de Joseph Vernet. Historique : Au sujet de la scène connue où Henri IV dîne chez le meunier Michaud : Henri, perdu lors d’une partie de chasse, trouvait refuge et hospitalité chez un meunier sans être démasqué, en se faisant passer pour un officier. Après avoir partagé la table du meunier et la couche de sa femme, Henri se faisait reconnaître le lendemain avant de récompenser ses hôtes. Henri IV revêt ainsi la figure du roi populaire, partageant les mêmes codes et la vie simple de ses sujets, libertin au grand cœur. Cette scène identifiée non seulement comme typiquement troubadour, mais bientôt aussi comme éminemment nationale, fut reprise en peinture, notamment par Alexandre Menjaud (1773-1832). Son tableau de 1806 (conservé au château de Pau), présenté au Salon de 1808, le sera de nouveau à celui de 1814 et fera l’objet d’une gravure largement diffusée en 1824. De nombreuses imitations en seront faites, comme celle de Simon Charles Miger (1736-1820).