Trois tableaux de Pierre Bonnard

Ce sont des œuvres empruntes d’intimité que Pierre Bonnard nous donne à contempler de sa demeure familiale au Grand-Lemps et que nous avons l’honneur de présenter en vente. Doté d’environ dix hectares de terres boisées et d’un vaste jardin, « Le Clos » est blotti au pied des Alpes dans l’ancien Dauphiné. C’est ici qu’enfant, Pierre Bonnard passait ses vacances, au sein de cette demeure qui avait appartenue à son grand-père paternel, agriculteur et grainetier. Finalement, le peintre y séjourne régulièrement au printemps, du début de sa carrière jusqu’à la vente de la propriété en 1928. 

Timothy Hyman décrit ainsi ce lieu comme l’une des « constantes de son existence, depuis sa plus tendre enfance jusqu’à sa veille de ses soixante ans » (Bonnard, Londres, 1998, p. 70), qui s’impose au fil des années comme un motif majeur et récurrent de l’Œuvre de Pierre Bonnard. C’est par ailleurs à l’été 1895 que Pierre Bonnard, alors au Grand Lemps, se sent finalement complet dans son identité d’artiste peintre et déclare : « Un beau jour, toutes les phrases et toutes les théories sur lesquelles s’étaient basées nos conversations - la couleur, l’harmonie, le rapport entre la ligne et le ton, l’équilibre - semblaient avoir perdu leur charge abstraite pour devenir concrètes. D’un coup, j’ai compris ce que je recherchais et par quels moyens j’allais y parvenir » (Timothy Hyman, Bonnard, Londres, 1998, p.35). 

Dans les années qui suivent cette révélation, Bonnard peint plusieurs de ses toiles les plus remarquables au Clos et se tourne progressivement vers la campagne environnante du Dauphiné. Ces toiles partagent toutefois un point commun : elles révèlent des paysages où la nature est reine, sublimée, et où les souvenirs heureux au Clos envahissent chaque élément des compositions. Ces tableaux représentent ainsi un havre de paix pour Bonnard, un lieu hors du temps sur lequel les mutations constantes de la modernité ne peuvent avoir de prise. Ces œuvres, particulièrement intimistes, nous invite, nous spectateurs, à pénétrer l’histoire de l’homme et de l’artiste Pierre Bonnard et elles sont proposées pour la première fois aux enchères. Toujours restées au sein de la famille, ces trois tableaux représentant le Grand Lemps et le Dauphiné font parties de la succession TerrasseFloury puisqu’Andrée Théodorine, soeur de Pierre Bonnard, était mariée à Claude Terrasse, arrièregrand-père des actuels propriétaires

Paysage du Dauphiné, paysage du grand Lemps, grande chartreuse

 Huile sur toile 22,5 x 27 cm. Signé en bas à droite Bonnard. Ledit tableau sera répertorié dans le troisième supplément du Catalogue Raisonné de l’œuvre peint de Pierre BONNARD en préparation par Guy-Patrice et Floriane Dauberville. Provenance : Collection Terrasse-Floury Toujours resté dans la famille par voie de succession. 

Estimation : 25 000 € / 35 000 €

Le château de Virieu près du Grand-Lemps, vers 1886 

Huile sur toile marouflé sur panneau parqueté. 38 x 40 cm. Provenance Collection Terrasse-Floury. Toujours resté dans la famille par voie de succession. Bibliographie : Guy-Patrice et Floriane Dauberville, Bonnard 2e.Supplément. Catalogue raisonné de l’Œuvre peint, Paris, Editions Bernheim-Jeune, 2021 page 71, numéro 02190, reproduit.

Estimation : 18 000 € / 22 000 €

Le beffroi, Grands Lemps

Huile sur toile. 32,3 x 21 cm. Ledit tableau sera répertorié dans le troisième supplément du Catalogue Raisonné de l’œuvre peint de Pierre BONNARD en préparation par Guy-Patrice et Floriane Dauberville. Provenance : Collection Terrasse-Floury. Toujours resté dans la famille par voie de succession. 

Estimation : 12 000 € / 15 000 €