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Si vous êtes en possession d'un objet d'orfèvrerie datant du XVIIIe siècle, notre équipe vous propose un guide détaillé pour vous aider à estimer sa valeur. Si vous avez encore des doutes, nous vous proposons également une estimation gratuite.
Reconnaître un objet d’orfèvrerie du XVIIIe siècle
Le XVIIIe siècle, appelé le Siècle des Lumières, marque une période faste pour l'orfèvrerie, s'inscrivant dans une riche évolution des arts décoratifs. Dès 1725, en France, un changement de goût significatif se dessine, laissant place au style rocaille, très en vogue sous la Régence et durant le règne de Louis XV. Cette époque voit émerger une multitude d'objets manufacturés par des orfèvres, répondant à la demande croissante d'une clientèle aisée.
L'orfèvrerie française au XVIIIe siècle compte une pléiade de noms, dont Thomas Germain, Ernest Meissonnier, Nicolas de Launay et Jean-Baptiste Claude Odiot. Bien que l'Angleterre connaisse également une production notable d'orfèvrerie, avec des artisans tels que Paul de Lamerie, elle semble quelque peu éclipsée par la prédominance de la production française.
À partir de 1760, une évolution générale se profile, influencée à la fois par une certaine lassitude à l'égard des fantaisies rocailleuses et par la redécouverte de sites archéologiques majeurs comme Pompéi et Herculanum. Le néo-classicisme émerge alors progressivement, avec les premières manifestations de ce style chez des orfèvres comme François Thomas Germain, Jacques-Nicolas Roëttiers et Robert Joseph Auguste.
Au XVIIIe siècle, chaque objet d'orfèvrerie est estampillé de quatre poinçons distincts : le poinçon de maître orfèvre, le poinçon de corporation ou lettre date ou poinçon de jurande, le poinçon de charge et le poinçon de décharge. Ces poinçons garantissent la qualité du métal précieux, ainsi que l'authenticité de l'objet. La datation des pièces à l’aide de la lettre date peut être complexe en raison de la diversité des poinçons et des stylisations adoptées par chaque ville, sans connaître l’origine géographique de l’objet.
En 1784, le poinçon de corporation est supprimé, mais il est remplacé par un système millésimé, arrêté à la Révolution. Ce nouveau système comporte les deux derniers chiffres de l'année, indépendamment de la ville de production de l'objet.
Identifier un objet datant du XVIIIème siècle est donc assez simple : un aperçu des poinçons permet de le dater. Attention cependant, si la présence des quatre poinçons en France cesse à la fin du XVIIIème siècle, elle se poursuit dans d’autres pays, notamment en Angleterre.
Estimer la valeur d’un objet d’orfèvrerie du XVIIIe siècle
L’orfèvre
Sur le marché des enchères d’aujourd’hui, tous les « artisans de l’or » du XVIIIe siècle ne sont pas logés à la même enseigne. Ceux qui font partie d’une lignée prestigieuse d’orfèvres sont parmi les plus réputés.
Titulaire d'une reconnaissance posthume, Thomas Germain, membre de la famille des plus grands orfèvres de l'art rocaille au XVIIIe siècle, détient le record de l'objet d'orfèvrerie le plus cher du monde. Une terrine décorée de sangliers est adjugée 9 600 000 euros lors d'une vente aux enchères en 1996 à New York. Il s'agit d’un véritable chef-d'œuvre, réalisé vers 1733 ou 1734, l'une des rares pièces sauvées de la fonte ordonnée par Louis XV en 1759.
La dynastie Roëttiers, originaire de Flandre en Belgique, voit également se succéder d’immenses graveurs et orfèvres du XVIIIe siècle, grâce à leurs œuvres reconnues d’une très grande richesse. Jacques-Nicolas Roëttiers est notamment célèbre pour avoir créé entre 1770 et 1771, le somptueux service en argent massif « service Orloff », qui compte plus de 2000 pièces, commandé par l'impératrice Catherine II de Russie pour son favori Orloff. Les pièces de ce service sont désormais réparties dans divers musées à travers le monde, témoignant de leur importance historique et de leur exceptionnelle qualité artistique. Aux enchères, une soupière avec son couvercle et son présentoir en argent est adjugée pour la somme de 970 000 euros en septembre 2020.
La provenance
L’origine de l’objet est un critère déterminant dans l’estimation de sa valeur. Une pièce d’orfèvrerie qui attire l’attention des acheteurs possède généralement une histoire. Par exemple, une épée offerte par le roi Louis XV à un corsaire malouin en 1730 est présentée lors d'une vente aux enchères en 2004 à Paris. Attribuée à Thomas Germain encore une fois, cette épée de 95 cm avec une poignée en vermeil gravée aux grandes armes de France, entièrement ciselée de motifs rocailles, asymétriques et fantaisistes, agrémentée d'un dauphin et de frises de corail, d'algues et de coquillages, est alors estimée entre 100 000 et 150 000 euros.
L’usure
Une usure d'usage est fréquente et normale sur les pièces d'orfèvrerie du XVIIIe siècle, ce qui ne constitue pas nécessairement un élément dévalorisant. Cependant, des signes de mauvaise conservation peuvent considérablement affecter la valeur de la pièce. Des manipulations inappropriées, une restauration mal réalisée ou un stockage incorrect peuvent causer des dommages irréversibles à l'œuvre, altérant son esthétique. L'argent a tendance à ternir lorsqu'il est exposé à l'air et à des polluants atmosphériques. L'utilisation de matériaux abrasifs lors du nettoyage de l'argenterie est également déconseillée, pour éviter d'endommager l’alliage et de compromettre sa conservation à long terme.
Votre objet d’orfèvrerie du XVIIIème siècle est donc estimé en fonction du maître orfèvre, de la forme de la pièce et de sa rareté, de son état de conservation et de son histoire. Les objets XVIIIème siècle restent collectionnés et leurs prix varient de 100 euros à plusieurs millions.
Les belles ventes d’objets d’orfèvrerie du XVIIIe siècle
Conçus à Rennes entre 1750 et 1753, quatre éléments d'une somptueuse garniture de toilette en argent sont adjugés 204 000 euros. Ces éléments comprennent deux grandes boîtes à poudre et deux petites. Le piédouche, de forme circulaire, est orné d'un motif repoussé d'un rang d'oves et de perles sur un fond amati, ajoutant une touche d'élégance et de raffinement à cet ensemble d'une grande valeur.
Une rare aiguière en argent, par Etienne-Hème Maisonrouge, en 1722, reposant sur un piédouche mouluré d’oves, est vendue 140 000 euros. Le piédouche présente des motifs en rappel sur la bordure du couvercle à charnière. Le corps de l'aiguière, de forme balustre, est orné d'appliques de roseaux et de lambrequins alternant sur un fond amati, délimitées par un jonc fileté qui se prolonge sur la partie supérieure. Une gravure inspirée de la période Régence orne le dessus du jonc, la doucine du couvercle et la bordure de l’aiguière. Le bec verseur est sculpté avec une tête de femme arborant une coiffe de plumes terminée par un pompon. L'anse, à double courbe et bordée d’oves des deux côtés, est surmontée d’une tête de femme en ronde-bosse, dont la chevelure se prolonge en croisillons. La graine est représentée par une fleur épanouie.
Par Gabriel Mestre, à Bordeaux, 1775-1776, une paire de coquilles en argent à l’imitation des coquilles Saint-Jacques, reposant sur trois pieds figurant des coquillages, la prise rapportée à l’imitation d’une branche de corail est adjugée 102 000 euros.
Estimation gratuite d'objet d’orfèvrerie du XVIIIe siècle
Si vous vous interrogez sur la valeur de votre objet d'orfèvrerie du XVIIIe siècle, les experts de la maison MILLON sont là pour vous guider. Fondée en 1928, cette maison renommée met à votre disposition une équipe qualifiée d'experts et de commissaires-priseurs possédant une vaste expérience dans l'estimation d'objets d'art et d'orfèvrerie. Que vous possédiez une pièce rare, une ménagère ancienne ou tout autre trésor, les spécialistes de la maison MILLON se tiennent à votre disposition pour vous fournir une estimation. Si vous souhaitez vendre votre objet aux enchères, n'hésitez pas à nous contacter également.
Objets d’orfèvrerie du XVIIIe siècle adjugés chez MILLON
Les ventes les plus importantes concernent des objets exceptionnels, les pièces de quelques milliers d’euros sont plus fréquentes sur le marché des enchères, comme :
Calice en vermeil à riche décor de scènes bibliques, scènes animées et scènes de la Crucifixion dans des entourages feuillagés, agrafes à têtes d'anges et médaillons figurant différents Saints est adjugé 9 500 euros. Il s'agit d'un travail français du XVIIIème siècle ;
Une paire de flambeaux en argent, les pieds à accolades ornés de coquilles et virgules stylisées, les ombilics à languettes, les fûts à acanthes et encadrements est adjugée 5 600 euros. Les objets sont conçus par Nicolas Cornu, Paris 1774 ;
Aiguière en argent uni à piédouche, le corps à deux bandeaux gravés d'armoiries sous heaume de chevalier, lance à contre-courbe est adjugée 3 800 euros ;
Théière en argent sur bâte, le corps et le couvercle à côtes rondes et plates gravées de rinceaux et feuillages sur un fond amati est vendue 16 000 euros. Le bec verseur représente une tête de rapace, le frétel représente une fleur ouverte, l'anse est en bois noirci. Cet objet est attribué à Bastin MARTINI, Liège 1724 ;
Service à dessert en vermeil, par Johann Jacob KIRSTEIN, Strasbourg 1764, composé de six couverts et dix-huit couteaux est adjugé 12 500 euros. Les couverts sont à filets et coquille, les couteaux sont à pans cannelés et crosse terminale ornée d'une coquille ;
Pokal en argent et vermeil figurant un paon, le pied ovale à décor de feuillage en repoussé, le plumage ciselé est adjugé 6 000 euros ;
Les propriétaires d'objets d'orfèvrerie du XVIIIe siècle peuvent bénéficier de l'expertise des spécialistes en argenterie de la maison MILLON pour estimer gratuitement leur bien. Ce service, accessible à tous, est disponible sur le site internet de la maison, où il suffit de remplir un formulaire pour obtenir une estimation fiable.
Pour ceux qui préfèrent un contact direct, prendre rendez-vous avec les experts dans les bureaux de MILLON est également possible. Des journées d'estimations gratuites sont également organisées en France et à l'étranger.
