Qu’est-ce qu’un brûle encens et comment le reconnaître ?

Un brûle encens est utilisé pour la combustion de diverses matières odorantes, sous la forme d'un bâtonnet parfumé ou de la poudre d’encens. En Asie, cet accessoire reflète les traditions culturelles, spirituelles et artistiques de plusieurs régions, de la Chine au Japon, en passant par le Cambodge ou le Vietnam.

La combustion de produits aromatiques et odoriférants ainsi que l’usage de parfums deviennent une habitude chez les élites en Chine à partir de la dynastie Tang, entre les années 618 et 907. Depuis cette période, les encensoirs ou brûleurs d’encens sont des objets de raffinement retrouvés dans les foyers de statut social élevé, des lettrés et des érudits.

Un cérémonial précis et codifié autour de l’utilisation du brûle encens pendant les xiangxi par exemple.

Outre cette pratique, l’usage des encensoirs et la combustion de matières parfumées tiennent aussi une place importante à d’autres occasions en Asie. Plusieurs ouvrages de recettes médicales traditionnelles ou fangshu indiquent le recours aux brûle encens pour des soins corporels. Les encensoirs sont aussi des objets avec un rôle essentiel dans les pratiques rituelles religieuses. La fumée qui en émane permet de communiquer avec les divinités et les esprits.  

Plusieurs techniques permettent d’identifier un brûle encens asiatique. Les matériaux les plus fréquemment utilisés pour ces objets sont le bronze, la céramique, le grès ou le jade néphrite. Les formes des encensoirs varient, allant des simples coupes tripodes aux figures complexes comme le Qilin, une créature mythologique chinoise. D’autres éléments, comme leur décor, permettent aussi de reconnaître les brûle encens provenant d’Asie.

Les brûle encens les plus recherchés et chers sont les plus anciens ou les plus travaillés. 

Comment estimer la valeur d’un brûle encens ?

Plusieurs critères doivent être analysés pour déterminer la valeur d’un brûle-encens provenant d'Asie :

Son époque et son origine

Que ce soit en Chine ou dans d’autres pays asiatiques, la période de fabrication d’un encensoir est déterminante pour son prix. Les brûle encens élaborés durant les époques Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912), notamment sous les règnes Kangxi et Qianlong, suscitent par exemple un grand intérêt de la part des acheteurs. Au Japon, les encensoirs de la période Meiji (1868-1912) sont également très prisés, surtout ceux avec des émaux cloisonnés. Un brûle encens japonais en bronze patiné signé Suzuki Masayoshi et datant de la période Meiji, ou fin XIXe siècle est par exemple adjugé 15 120 livres sterling, environ 17 680 euros lors d’une vente aux enchères. L’objet est orné de poignées stylisées représentant un phénix. Une face du koro est décorée d'une scène représentant Hojo Tokimasa, un héros légendaire, visitant le temple d'Enoshima et observant des rayons émanant de Bouddha en compagnie de ses serviteurs.

Les matériaux utilisés

Symbole de durabilité et d'élégance, le bronze est un matériau noble souvent utilisé pour les brûle-encens. Les pièces en bronze de haute qualité, avec des détails complexes et une patine ancienne, peuvent se vendre à des montants importants. La céramique est une autre matière première qui offre une grande diversité de styles et de techniques. Les brûle-encens en porcelaine fine, ornés de motifs délicats et de glaçures chatoyantes, sont particulièrement appréciés, surtout s'ils proviennent de fours réputés. Pierre précieuse chargée de symbolisme, le jade de haute qualité, sculpté avec finesse et présentant des nuances rares, peut aussi conférer aux brûle-encens une valeur exceptionnelle. Les pièces en jade néphrite, réalisées pour la cour impériale chinoise, sont particulièrement recherchées.

Un brûle encens tripode éclaboussé d’or datant du XVIIIe ou du XIXe siècle, présentant un corps comprimé reposant sur trois supports coniques, est adjugé 35 000 dollars ou environ 32 200 euros. Ses deux poignées en boucle s’élèvent de chaque côté du bord supérieur. La partie extérieure de cette pièce est décorée de mouchetures d’or contrastant avec sa patine brun olive foncé, créant un effet visuel saisissant.

D’autres facteurs importants peuvent aussi faire varier la valeur d’un encensoir provenant d’Asie, comme son état de conservation.

Une vasque brûle encens en bronze, du Japon, de la période meiji peut obtenir autour de 6000 euros. Un brule encens moderne ou sans grand décor peut être estimé 40 euros. 

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Les belles ventes de brûle encens

Les montants d’adjudication sont importants pour les brûle-encens les plus rares :

Un brûle encens en fer martelé de l'époque d’Edo ou du XIXe siècle. Signé par Myochin Munekatsu, l'objet est finement martelé et façonné pour représenter une fleur et des feuilles de lotus. Son corps est délicatement ciselé de pétales de lotus. D’une hauteur d’environ 13 centimètres, il est vendu 20 000, l’équivalent de 18 420 euros ;

Un brûle encens en forme de Qilin, datant du début de l'époque Kangxi au XVIIIe siècle en Chine. Fabriqué en bronze doré, il représente un Qilin, cette créature mythique chinoise symbolisant la prospérité. Il est représenté campé sur ses pattes, entouré de flammes et de nuages ruyi, motifs traditionnels chinois associés à la chance et à la protection. De dimensions de 16 x 12 x 8 centimètres, cet objet est adjugé 10 000 euros.

Découvrez quelques brûle-encens asiatiques adjugés chez MILLON

Le montant des adjudications des brûle-encens est variable lors des ventes aux enchères organisées dans les salles de vente de la maison MILLON :

1. Un brûle-encens tripode en céramique datant de la dynastie Ming, en Chine. Il est recouvert d'une glaçure céladon, une teinte verte caractéristique des céramiques de cette époque, qui confère à l'objet une apparence élégante et raffinée. Le décor qui orne le pourtour du brûle-encens imite des clous, ajoutant une dimension texturée et esthétique à la pièce. Ses dimensions sont de 6,5 x 18 centimètres. Il est vendu 3 200 euros ;

    

2. Un élément en bois sculpté du XVIIIe siècle, probablement un brûle encens, provenant de Chine et fabriqué en bois de santal rouge connu sous le nom de zitan. Les dimensions de cet objet sont de 1,8 x 25,5 x 3,5 centimètres. Le décor en léger relief présente des motifs de masques et de volutes. L'origine de cette pièce est remarquable : elle faisait partie de la collection du Baron de X, diplomate militaire rattaché à l'état-major britannique ayant participé à diverses campagnes en Chine, Cochinchine et Annam entre 1854 et 1863. Il est adjugé 2 000 euros.

    

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