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Vente Arts d'orient de l'Inde - Manuscrits & Objets d'art du 14 juin 2023

Lot

Sur 303

"La péninsule arabique depuis cent ans" et "Le pèlerinage de La Mecque et la propagation des épidémies"

in Revue des Deux mondes, 1867 et 1895.

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"La péninsule arabique depuis cent ans" et "Le pèlerinage de La Mecque et la propagation des épidémies"

in Revue des Deux mondes, 1867 et 1895.

A) 15 septembre 1867, par M. Adolphe d’Avril de l’Académie de Médecine, article complet abordant des sujets originaux à propos du pèlerinage à La Mecque, l'auteur y traite en détail des différentes routes empruntées par les pèlerins (5 caravanes : Damas, Djebel Shammar, Yemen,Nedj, Dejaddah), notamment persans (peu commun). Il dresse un historique des pèlerinages des califes musulmans (Harun Al Rashid…) et de celui de Mehmet Ali en 1814 et fait noter qu’aucun sultan ottoman ne s’y est rendu. Il décrit les cérémonies et rituels du pèlerinage ainsi que la visite à Médine, détaille le descriptif des lieux saints. Autre aspect méconnu rapporté est la condition matérielle des pèlerins lors de leur voyage, certains s’adonnant au commerce ou louant leurs bras pour subvenir à leurs besoins. Adolphe d’Avril (1822-1904) diplomate et écrivain, en poste en Orient et lecteur des récits de pèlerinage, s’est fait fort de publier un article exhaustif, d’un homme de son temps, sur le pèlerinage à La Mecque. b) 15 mai 1895, par M. Adrien Proust, article approfondi au sujet des épidémies sévissant à La Mecque et particulièrement l’épidémie de choléra 1893. Médecin de formation, ayant fait face à la quatrième épidémie de choléra (1863-1875) se spécialise dans l’étude des maladies contagieuses et s’intéresse à l’étude des épidémies lors du pèlerinage à La Mecque ainsi qu’à l’hygiène dans les transports maritimes. L’article est une parfaite illustration de ses compétences scientifiques et de sa connaissance précise du pèlerinage notamment de par la lecture des récits qu’il cite. L’auteur dénonce les conditions hygiéniques des pèlerins et fait le même constat qu’A.d’Avril 30 ans plus tôt : épuisement des pèlerins, manque d’eau qu’il faut payer, changements climatiques brutaux… Pour exemple, il cite le taux de 40 pour cent des pèlerins algériens et tunisiens décédés lors du pèlerinage de 1894 et rappelle le manque de rigueur de contrôle sanitaire à l’embarquement à Djeddah justifiant que l’épidémie de choléra de 1866 s’est propagée sur une fausse déclaration d’un vapeur anglais. Il s’alarme que malgré les mesures prises à la conférence de 1894, celles-ci sont restées lettre morte bien que les ottomans aient fait preuve de bonne volonté en mettant une commission d’assainissement à La Mecque sous l’autorité de trois médecins (La Mecque, Djeddah et Camaran) et en projetant la construction d’hôpitaux, il rappelle aussi la difficulté d’adaptation des habitants du Hedjaz aux recommandations sanitaires de cette commission.
En 1894, et en réponse à l’épidémie de l’année précédente, s’est tenue à Paris une conférence, dans le but d’examiner et prescrire les mesures nécessaires pour prévenir l’apparition du choléra à La Mecque ou du moins l’empêcher de se propager. L’auteur, avant d’aborder ces mesures, s’attelle à décrire les villes de Djeddah et de La Mecque lors de la saison du pèlerinage et en profite pour énumérer les causes et origines des épidémies. Il rappelle que les conditions du pèlerinage se sont améliorées mais que d’importantes lacunes persistent citant la « maison des mourants » (café en dehors du pèlerinage) aux abords de Djeddah, où sont entreposés les pèlerins malades. Parmi les mesures bénéfiques, la mise en place d’un règlement spécifique au voyage des pèlerins avec la réservation d’un espace de 2m² pour le pèlerin et ses bagages sur le bateau. L'auteur se désole de sa non-application. A Djeddah, il fait part de la cherté de la vie et de la nécessité de payer pour tout y compris l’eau et de l’obligation d’avoir un « matawaf » (guide). Après la « grand-mère des villes », il s’attarde à décrire les mœurs et habitudes des habitants de La Mecque : recensement de la population, diversité ethnique (indiens, javanais, arabes et turcs), profusion des produits manufacturés en Grande-Bretagne, monuments mecquois en dehors des Lieux-Saints (les palais du chérif, les medersa…), vie de la femme mecquoise (voile, polygamie, rôle de guérisseuse…), façon de rendre la justice entre les cadis et le chérif… En ce qui concerne les Lieux-Saints, il se livre à un exposé minutieux de La Mecque et chose peu commune s’intéresse au personnel « neib al haram » (gardien des clés), « l’agha el toueshia » (chef des eunuques), il continue sa description du puits Zem Zem, de la source d’eau Zobeida, de l’aqueduc détruit qui reliait cette source à La Mecque, du mont Arafat… Au détour d’un aperçu des tentes installées sur le mont Arafat, il dépeint le palanquin du Mahmal égyptien et son contenu (reliques du prophète), il souligne que les caravanes de Damas et de Perse tombent en désuétude. Proust revient sur l’organisation politique et administrative du Hedjaz, sous la domination ottomane, reposant sur la personnalité du vali représentant du sultan, et du chérif de La Mecque. Il mentionne, entre autres, que les habitants du Hedjaz ne sont pas soumis au service militaire, ne payent pas les impôts, et sont financés par le sultan et le khédive d’Egypte. L’auteur nous éclaire également sur les sources de revenu du Chérif et signale qu’il commerçait dans la vente des billets retour à La Mecque, qu’il acquit deux navires dans le but de les destiner au transport des pèlerins.

Vente terminée

Estimation

200 € - 300 €

Adjugé à

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